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L’Échaudée n°6 (sortie mars 2017)


Dans l’Échaudée n°6 paru en mars 2017, quelques « bonnes feuilles » du Benjamin Péret Astre noir du surréalisme (un essai biographique suivi d’une anthologie de poèmes de Benjamin Péret) paru chez Libertalia.

Barthélémy Schwartz, Benjamin Péret, l’astre noir du surréalisme (Libertalia)


Pour info, aux éditions Libertalia…

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Barthélémy Schwartz
Benjamin Péret, l’astre noir du surréalisme
Libertalia
350 pages – 18€
ISBN : 9782918059882

Ce volume comprend une anthologie
de poèmes et un cahier iconographique en couleur

En librairie depuis le 20 octobre 2016

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« Qu’est-ce que le surréalisme ? C’est la beauté de Benjamin Péret écoutant prononcer les mots de famille, de religion et de patrie. » (André Breton)

De Dada au surréalisme, Benjamin Péret (1899-1959) est l’un des principaux acteurs des mouvements d’avant-garde qui ont secoué la poésie et l’art moderne au XXe siècle. C’est aussi l’un des moins connus du public. Peu de rééditions, de très rares monographies. Le sort s’est acharné contre ce grand poète dont le rôle et l’importance ont généralement été minimisés par les historiens du surréalisme.

Son engagement dans les mouvements révolutionnaires de son temps, notamment pendant la révolution espagnole aux côtés du POUM et des anarchistes, n’est peut-être pas étranger à cette occultation. Sur sa tombe, au cimetière des Batignolles, ses amis ont fait inscrire une épitaphe qui résume sa vie de révolté permanent : « Je ne mange pas de ce pain-là. »

Cette biographie (suivie d’une petite anthologie et d’un cahier iconographiques en couleur) replace la trajectoire de Benjamin Péret dans les enjeux utopiques du surréalisme, un mouvement qui voulait à la fois « transformer le monde » (Marx) et « changer la vie » (Rimbaud).

L’auteur
Barthélémy Schwartz est né à Paris en 1963. Coanimateur de la revue de bande dessinée Dorénavant (1986-1989), du collectif Ab irato (en 1992), puis de la revue de critique sociale Oiseau-tempête (1997-2006), il a publié Le Rêveur captif (L’Apocalypse en 2012).

Mots-clés
Altérité – amitié – amour – anthropophage – automatisme – Dada – Brésil – Colère – Communisme – conte – dèche – dissidence – Espagne – exil – expérience – expulsion – groupe – guerre – hasard – héritage – humour – inculpation – indien – insolence – Internationale – invectives – marge – marginalité – marxisme – maudit – Mexique – mythe – Poésie – Politique – populaire – prison – rage – rêve – révolte – révolution – rire – scandale – sommeil – subversion – surréalisme – utopie

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Commander le livre
auprès des éditions Libertalia
:
http://www.editionslibertalia.com/catalogue/hors-collection/benjamin-peret-l-astre-noir-du-surrealisme

C’est tellement extraordinaire d’être ici ! il me semble que je revis !


Comme de nombreux militants en France, en Europe ou encore en Amérique, ayant quitté leur emploi pour rejoindre l’Espagne, Benjamin Péret était parti à Barcelone attiré par une révolution qui allait passionner toute une génération de militants, et dont un grand nombre seraient tués.

« C’est tellement extraordinaire d’être ici ! il me semble que je revis ! » confiait-il à une amie, Mary Low, également surréaliste et trotskiste, rencontrée en Espagne. L’émerveillement de Péret, sa joie de vivre, ou plutôt de revivre, étaient partagés par tous ceux que la jeune femme rencontrait.

Tel ce Belge : « J’ai quitté mon travail, j’ai tout laissé tomber. N’est-ce pas merveilleux qu’une telle chose arrive et nous donne une nouvelle chance dans la vie ? »

Ou encore ce Français : « C’est merveilleux que cela arrive alors que nous sommes encore en vie ! Je veux dire, n’est-ce pas merveilleux que cela arrive dans ce monde où nous vivons ? Je travaillais dans un bureau et maintenant je pars pour quelque chose de vraiment réel. » Ce qui était, la veille encore, la normalité sociale était soudainement frappé d’anachronisme.

Benjamin Péret, l’astre noir du surréalisme (Barthélémy Schwartz) // Les éditions Libertalia

 

Juin 36 : l’envers du décor (OT n°2, 1997)


(Publié dans Oiseau-tempête n°2, 1997)

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Alors que Mai 68 est resté dans la mémoire sociale comme un mouvement social réprimé de façon combinée pafp-300r le patronat, l’État, les partis de gauche et les syndicats, celle-ci n’a retenu des grèves de mai-juin 36 que les « acquis sociaux » du Front populaire. Pourtant, ceux-ci n’ont été que les concessions nécessaires du gouvernement de Blum à la répression du plus grand mouvement social de l’entre-deux guerres. La réédition de Front populaire, révolution manquée de Daniel Guérin (1) est l’occasion de revenir sur cette période, qui par bien des aspects est proche de la nôtre. Si le rôle joué par le PC (2) étonnera peu (le mot historique de Thorez, « Il faut savoir terminer une grève », est resté dans les annales de police sociale), celui des socialistes est moins connu. Au-delà de l’action des partis de gauche et des syndicats, les évènements de mai-juin 1936 nous rappellent qu’en matière de répression sociale, on n’est jamais mieux servi que par ceux qui nous représentent et parlent en notre nom, du moins tant que la règle du jeu n’aura pas été changée.

Le mouvement des occupations est apparu de façon spontanée, prenant au dépourvu aussi bien le patronat, le gouvernement que les syndicats et les partis de gauche : « Le mouvement s’est déclenché sans qu’on sût exactement comment et où. » (Jouhaux, secrétaire général de la CGT. (3) Quelle a été l’attitude du patronat, de l’État et des syndicats pour faire cesser les occupations en juin 36 ? (4)

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